De l’ombre à la lumière : le Data Center peut être un levier de la transition écologique !
Jusqu’à présent relativement discret, le lien entre révolution numérique et transition écologique vient de faire coup sur coup l’objet de deux publications : l’une portée par l’ADEME intitulée « L’impact spatial et énergétique des Data Centers sur les territoires », l’autre un livre blanc « Numérique et environnement » mené notamment par l’IDDRI et le WWF. Le Gimélec et France Datacenter se félicitent de la parution de ces rapports qui soulèvent un certain nombre de questions parfois sensibles et formulent plusieurs propositions dignes d’intérêt.
Le Data Center, un objet désormais très visible
La révolution numérique, toujours plus puissante, engendre une quantité toujours plus impressionnante de données et, par conséquent, un besoin en Data Centers de plus en plus important.
La multiplication des implantations en France et leurs impacts tant sur les systèmes urbanistiques qu’énergétiques sont de plus en plus identifiables. Les pouvoirs publics ont jusqu’à présent du mal à appréhender « l’objet Data Center ». Il faut dire que sa nature hybride ne leur facilite pas la tâche : il est à l’intersection de la transition écologique, de la transformation numérique de l’économie, de la protection de la vie privée et des intérêts de l’Etat.
Le Data Center, un acteur depuis longtemps engagé dans la réduction de son empreinte écologique
L’étude ADEME, si elle indique à raison la quantité importante d’énergie consommée par les Data Centers, rappelle néanmoins deux choses :
– Les centres de données ne sont qu’une conséquence de la place croissante du numérique dans nos sociétés et de l’explosion des usages ;
– La filière du Data Center est depuis longtemps impliquée dans la réduction de ses impacts environnementaux. Le « Code of Conduct » de la Commission européenne, recueil de bonnes pratiques en la matière, a été construit en coopération avec les acteurs du Data Center et adopté en 2008 alors même que les discussions relatives au Grenelle de l’environnement n’étaient pas encore achevées.
Les efforts de la filière sont visibles : on observe ainsi une augmentation structurelle de l’efficacité énergétique des Data Centers : +13% d’efficience énergétique entre 2009 et 2016 d’après la Commission Européenne.
Quant au livre blanc, s’il n’aborde pas directement le sujet du Data Center, il formule des recommandations sur des sujets clés comme une meilleure gestion des ressources ou le statut d’intérêt général des données.
Et maintenant ? Transformer la contrainte en opportunité !
Parce qu’il fait peser des contraintes particulières sur les infrastructures, mais aussi parce qu’il est de plus en plus médiatisé, le Data Center est perçu par certains comme un poids pour la transition énergétique.
Les professionnels regroupés au sein du Gimélec et de France Datacenter sont au contraire convaincus que le Data Center en sera de plus en plus un atout en tant qu’élément majeur de flexibilité du réseau électrique local et plus largement un indispensable levier de la transition écologique.
Mais pour transformer la contrainte en opportunité, une prise de conscience doit se faire chez l’ensemble des acteurs, qu’ils soient européens, nationaux ou territoriaux : celle que les Data Centers sont désormais une brique incontournable des projets, qu’ils soient bâtimentaires, urbains, énergétiques ou numériques.
C’est à cette condition qu’un dialogue pourra s’instaurer et se construire une politique partagée et soutenable de développement des Data Centers en France. Le Gimélec et France Datacenter espèrent donc que cette proposition formulée par les deux études sera largement reprise et mise en oeuvre.