Quels sont les enjeux du prochain plan décennal du réseau pour RTE ? L’avis du GIMELEC
L’intégralité de cette position est à retrouver dans le document
« Réponse à la consultation publique de RTE pour le SDDR 2024 » :
Le Schéma Décennal de Développement du Réseau (SDDR) est le programme de RTE visant à planifier les évolutions du réseau public de transport d’électricité. Couvrant la période 2024-2040, il définit les trajectoires et investissements à mettre en œuvre afin de garantir la robustesse du réseau électrique dans le cadre de l’atteinte des objectifs nationaux de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE).
2 grands défis émergent
La filière doit relever deux grands défis lors des décennies à venir :
- Renouveler les actifs existants afin d’anticiper les impacts du changement climatique et le vieillissement du réseau.
- Accueillir les nouvelles productions de l’électricité (EnR en mer et en terre) et les nouveaux usages (hydrogène, réindustrialisation, infrastructures numériques).
Au niveau des réseaux européens, ces enjeux se traduisent par des investissements qui pourraient atteindre 584 milliards d’euros d’ici 2030 selon le Grid Action Plan de la Commission Européenne. En France, les investissements cumulés de RTE et ENEDIS pourraient représenter 80 milliards d’euros sur cette décennie soit une augmentation de 60% comparée à la période 2010 – 2020.
Ainsi, sur la seule période 2024-2027 RTE prévoit à minima un doublement de ses investissements pour atteindre plus de 3,7 milliards d’euros par an en 2027 :
Un nouveau volet bienvenu du SDDR : la planification industrielle
La réussite de la transition énergétique repose en particulier sur la capacité des réseaux à se transformer. Pour ce faire, l’ensemble des acteurs de la chaine industrielle doit partager une vision commune de la voie à suivre.
En effet, l’augmentation des investissements de RTE intervient dans un contexte de marché désormais très dynamique avec un besoin toujours plus important en équipements électriques. Sécuriser les volumes nécessaires à RTE (et aux opérateurs de réseaux européens de manière générale), cela ne peut se faire sans une planification industrielle dans laquelle seront pris en compte les besoins des fournisseurs d’équipements électriques.
Le GIMELEC militait en faveur de l’ajout d’un volet “planification industrielle” au SDDR et c’est désormais chose faite : nous nous en félicitons.
Cet exercice devra se faire en coordination avec l’ensemble des parties prenantes (opérateurs, industriels et Etat) afin de :
- crédibiliser les projections d’investissements telles que présentées dans le SDDR et
- accompagner les fournisseurs dans le développement de leurs capacités industrielles, afin de répondre aux besoins de RTE.
D’autres défis à relever
La planification industrielle est l’un des nombreux chantiers à mener afin d’assurer la coordination de la filière. La position du GIMELEC contient plusieurs recommandations dans cette optique :
- Améliorer la visibilité et le lissage des commandes
- Intégrer de nouvelles modalités liées à l’allongement des durées contractuelles
- Renforcer la stratégie industrielle européenne et sécuriser les chaines d’approvisionnement
- Considérer les risques et bénéfices d’une démarche de standardisation
- Développer les compétences et recruter dans toute la filière électrique
« La coordination de filière des réseaux électriques est aujourd’hui plus cruciale que jamais pour le développement des entreprises et la réussite de la transition énergétique en France. […] Depuis un an, la plupart des TSO et DSO français et européens ont réalisé des progrès significatifs et un travail colossal pour offrir de la visibilité sur leurs investissements aux fournisseurs. Cette coopération est à continuer et à amplifier »
Nadège Kennou, Présidente du Comité Energies du GIMELEC
Une base industrielle française et européenne, prête à accompagner RTE
Le GIMELEC a réalisé une enquête minutieuse auprès de ses adhérents : cette étude, désormais publique met sur la table des éléments qualitatifs et quantitatifs précis quant au potentiel de réindustrialisation pour la France d’un secteur qui pèse déjà 15 000 emplois directs et 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel
Consultez notre étude complète :
Réseaux électriques : une opportunité industrielle sous conditions