Data centers : un secteur pris en étau entre sa forte croissance et ses difficultés d’approvisionnement

Parce qu’elles touchent aujourd’hui les consommateurs, les problématiques d’approvisionnement en matières premières et composants électroniques sont désormais connues de toutes et tous.  Les data centers, concentrés de matériel électrique et informatique, sont particulièrement impactés.

La pénurie globale en composants électroniques, en particulier les semiconducteurs, se fait ici évidemment sentir : alors qu’elle devrait à minima se prolonger en 2022, le délai moyen de livraison est passé de 20 à 40 semaines. Premier poste impacté dans un data center : les Alimentations Sans Interruption, communément appelés onduleurs, qui servent à assurer la sécurité et l’alimentation en continu en électricité de tous les systèmes.

Les métaux comme le cuivre (dont la fourniture n’est assurée que par 2 fournisseurs au monde actuellement) ou l’aluminium, très présents dans un centre de données, voient leurs coûts augmenter du fait de la reprise mondiale et de l’émergence de nouveaux besoins liés à l’électrification des usages. Les difficultés d’approvisionnement en plastique impactent elles la fabrication des châssis utilisés dans les équipements électriques basse tension.

Globalement, l’ensemble des équipements électriques haute, moyenne et basse tension (transformateurs, onduleurs, disjoncteurs…), de même que les produits liés au refroidissement (en particulier les groupes froid mais aussi les armoires de climatisation ou les systèmes d’automatisation et de régulation…) et ceux dédiés à l’accueil des serveurs informatiques (baies IT, bandeaux de prises, accessoires de câblage) subissent les mêmes pénuries avec des conséquences identiques sur leur disponibilité et leurs délais de livraison.

Même constat du côté des groupes électrogènes de secours, souvent sur « le chemin critique » d’un projet de data centers. L’approvisionnement en alternateurs, pièce essentielle composée de cuivre, a vu par exemple ses délais quasiment doubler.

La situation est elle aussi très dégradée du côté de la logistique avec une raréfaction des conteneurs disponibles, un engorgement des ports et aéroports, des retards de livraison et une flambée généralisée des prix.

Ces problématiques s’inscrivent dans un secteur des infrastructures numériques particulièrement exigeant : du fait de la croissance très forte de la demande en services de traitement et stockage des données, le calendrier de mise en service d’un data center est souvent extrêmement court et les attentes fortes.

Le retour à la normale sera extrêmement variable selon les matières premières et composants et en tout état de cause devrait s’étaler à minima tout au long de l’année 2022, voire 2023.

Dans cette situation extrêmement complexe, le GIMELEC et ses adhérents mettent tout en œuvre pour répondre au mieux à la demande toujours plus élevée d’un secteur du numérique dont le dynamisme n’a jamais été aussi fort.