Résultat des élections européennes : une chance pour une double dynamique industrielle et écologique?
Alors que les thématiques environnementales ont rencontré des difficultés à émerger lors de la campagne européenne, elles sont finalement apparues comme centrales lors de l’élection de dimanche dernier, en France comme dans d’autres Etats membres.
De nombreux chantiers attendent désormais les instances européennes : pour le Gimélec, c’est en effet à l’échelon européen que doit se dessiner une stratégie industrielle ambitieuse, créatrice d’emplois et au rendez-vous des défis écologiques.
Avant de légiférer, transposer et évaluer
Alors que les adoptions du paquet « énergie propre pour tous les européens » comme celle du paquet « économie circulaire » ont été des événements marquants de la précédente mandature, le travail des institutions européennes est loin d’être terminé. Il est désormais indispensable d’en suivre Etat par Etat les transpositions, et d’en évaluer les impacts industriels, économiques, sociaux et environnementaux.
Il sera essentiel de tirer les leçons des succès et des échecs avant d’élaborer de nouvelles réglementations, et ces évaluations nécessiteront que des ressources spécifiques y soient dédiées. Des conditions hélas rarement satisfaites lors des dernières mandatures.
Construction d’une cohérence européenne stricte
Sur de nombreux aspects environnementaux, qu’il s’agisse de décarbonation, d’économie circulaire, de gestion responsable des déchets, de bâtiments bas-carbone ou encore d’économies d’énergie, la France peut se féliciter de faire preuve de leadership. Elle ne pourra cependant faire l’économie de la pédagogie nécessaire pour embarquer avec elle les autres Etats membres. En effet, la construction d’une politique environnementale ambitieuse devra inclure la recherche de modalités pragmatiques et non exclusivement punitives pour ses entreprises. En particulier toute thématique environnementale ayant un impact sur les politiques industrielles nécessitera une cohérence réglementaire maximale entre Etats. Une approche française pionnière mais isolée pénaliserait gravement l’industrie française, ses entreprises et ses emplois.
Une priorité : l’harmonisation des règles et leur respect par tous
Chaque adoption de texte national ou européen touchant à la transition écologique redonne l’occasion au Gimélec de réaffirmer à quel point une stricte surveillance des marchés est essentielle. La France peut-elle accepter que des acteurs moins vertueux voire non conformes aient accès à ses marchés sans barrière ni sanction ? La situation française à ce sujet est préoccupante, et ses conséquences connues : la concurrence déloyale, exacerbée par les plateformes de vente en ligne, réduit les recettes de l’Etat, et voit l’entrée sur le marché de produits non conformes aux règles de sécurité ou aux exigences environnementales. Les Etats membres doivent urgemment se saisir de ce chantier, sans tabou, en le plaçant à l’agenda des futurs Parlement et Commission, ainsi que dans leurs travaux avec les organisations représentatives de l’industrie.
Cette nouvelle mandature est l’occasion de poursuivre la construction européenne sur la base d’un projet écologique ambitieux. Loin d’être incompatible avec un renouveau de l’industrie, le Gimélec, acteur majeur de l’économie circulaire, estime que cette ambition écologique peut au contraire le stimuler à la condition que des conditions harmonisées entre Etats, d’une part, et d’une concurrence loyale d’autre part, soient réunies.